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Depuis que je suis partie de chez moi, j'ai l'impression d'être dans une autre vie ! Ou non, plutôt comme si je voyais ma vie de l'extérieur. Chaque jour, je constate une évolution, dans ma façon de penser, d'agir, etc... mais j'ai du mal à réaliser, parce que même si je me sens bien dans mon environnement actuel, je sais que je ne suis pas encore dans la réalité, il va falloir partir d'ici et ça me fait peur. Parce que je me suis éloignée de tout le monde, il faut tout recommencer ailleurs, dans une autre ville et surtout SEULE.
La SOLITUDE il va falloir la ré-apprivoiser celle-là. J'ai franchement peur, je ne sais pas comment tout ça va se passer, parce que mine de rien, même si je sais que j'ai fait le bon choix, il y a des choses de mon "ancienne" vie qui vont me manquer. Rien que le fait de penser à ma vie sans mes collocs me sert le coeur. Et même si je sais que dans les amitiés sincères, la distance s'apprivoise et qu'il est tout à fait possible de rester lié, il y a toujours ce risque qu'un des deux s'éloigne et que le lien s'effrite peu à peu pour disparaître au bout d'un certain temps. Rien que d'y penser j'en ai les larmes aux yeux, parce qu'au fond je me dis que ça serait de ma faute... C'est moi qui suis partie, je n'ai rien à imposer à personne... Si je veux continuer à avancer, je sais qu'il ne faut pas penser à tout cela car des fois il suffirait d'un claquement de doigts pour que j'abandonne tout, que je retourne dans mon appart, dans ma vie d'avant..... Mais quelle vie ? A chaque fois que je passe dans ma cuisine je me revois en train d'ouvrir tous les placards comme une droguée, à la recherche de ma dose (de bouffe j'entends), je peux pas aller dans les toilettes sans penser au nombre de fois où j'ai eu la tête dedans, etc etc... Quand j'y retourne c'est l'angoisse, j'ai l'impression que je me fais entraîner par toutes ces sensations et je n'y reste jamais longtemps car là-bas, je reprends mes mauvaises habitudes directement, ça me colle à la peau et je veux pas, je veux plus, pitié, trop de souffrance...
 
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Ecrire...
Je ne pensais pas que cette activité me ferait autant de bien, qu'elle me soulagerait autant. J'ai envie de croire en ce projet de "témoignage". Mon objectif n'est pas forcément de publier quelque chose mais déja de faire ce travail sur moi. C'est pas un truc narcissique genre "moi je" mais plus un travail de compréhension. 
J'ai écrit 3 pages en environ 5-6h00 je dirai ^^ Mais cela m'a déja permis de comprendre tellement de choses... Ce qui sort sur le papier, je n'aurai jamais pensé pouvoir le dire un jour, c'est fou cette sensation, mon cerveau est relié directement au crayon, sans passer par ma conscience ! A tel point que lorque je me relisais, certaines choses me sautaient aux yeux, comme une évidence ! Et je n'avais jamais fait ces rapprochements avant... 
J'aimerai partager avec vous quelques lignes, le début sûrement... Je n'ai pas de style, ça sort comme ça, je retravaille certaines phrases derrière mais bon, je n'ai rien d'un écrivain...
N'hésitez pas à donner votre avis, vos ressentis, ça m'aidera...

 

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Au plus loin que je me souvienne, mon premier comportement anormal avec la nourriture date de mes années collège, lorsque j’étais en 4ème. A cette époque, j’étais loin de me soucier de mon alimentation. En effet, même s'il ne me reste bizarrement pas de souvenirs du temps où je n’avais pas de Troubles Alimentaires, je sais pertinemment que je ne pensais pas du tout à faire un régime. Je n’ai jamais eu de problèmes de poids et je ne me trouvais pas grosse, pas maigre, alors tout ça ne m’atteignait pas du tout, je m’en fichais totalement ! Disons que j’avais d’autres soucis avec mon image, mais nous y  reviendrons plus loin…

Je me rappelle donc que lorsque j’étais en 4ème, un garçon m’avait méchamment humilié. Après m’avoir proposé de « sortir avec lui », il s’était vanté devant toute la classe de m’avoir prise au piège et avait ajouté qu’il n’aurait jamais pu embrasser une fille « comme moi ». Avec le recul, je me rends compte que ces propos étaient vraiment violents. Je n’ai plus de souvenirs très précis de ce moment mais je sais que j’avais été très mal. Cette histoire peut paraître banale, à première vue. Ce sont de vraies « gamineries », à 13 ans les garçons aiment montrer qu’ils sont beaux, forts et lorsqu’ils sont en bande, ils peuvent être extrêmement blessants.

A cette époque, je n’étais pas bien dans ma peau. Mes premières années collèges ont été pour moi, les plus dures années de ma scolarité. En 6ème et 5ème, j’ai vécu mes pires humiliations. Je n’avais pas un physique ingrat mais j’étais encore une petite fille, qui plus est avec un appareil dentaire et pas de maquillage et cela ne plaisait pas aux autres, il aurait fallu que je porte des talons et me maquille à outrance pour rentrer dans le moule mais j’avais déjà une forte personnalité et je savais que ce n’était pas le genre de personnes auxquelles je voulais ressembler. C’est d’ailleurs mon fort caractère et cette envie de ne pas me conformer à ce qu’il y avait autour de moi qui ont attiré l’attention sur moi, en mal bien sûr... 3 semaines après la rentrée, je me faisais tabasser contre les casiers car j’avais osé repousser une fille plus âgée que moi alors qu’elle avait pour intention de me piquer ma place à la cantine. A partir de ce moment, ça a été le début d’un vrai calvaire. Dès qu’on me parlait, c’était pour se moquer de moi, des gens qui ne me connaissaient même pas m’insultaient et m’humiliaient, on m’avait trouvé des surnoms, tous plus humiliants les uns que les autres. Et moi j’étais là, au milieu, je répondais du mieux que je pouvais mais me sentais de plus en plus nulle, sans défenses, j’encaissais et j’attendais juste que ça cesse. Je trouvais ça tellement injuste, qu’est-ce que j’avais bien pu faire pour qu’on me traite de la sorte ? Je n’étais pas quelqu’un de méchant, du moins je ne pense pas ! Mon seul crime avait donc été de ne pas être comme tout le monde ? Après de longues réflexions, je n’ai pas trouvé d’autres raisons. Ce petit manège a duré jusqu’au milieu de ma 4ème, étrange coïncidence…

Après cet événement avec ce garçon, je me suis sentie très mal. Il y avait en moi  beaucoup de colère, on m’avait une fois de plus humiliée en public et je devais encore subir sans pouvoir agir en retour. Je crois que c’est la dernière fois de ma vie où j’ai encaissé ce genre de comportement sans rien dire, cela a été une sorte de déclic car après, beaucoup de choses ont changé dans ma façon d’être… Et c’est aussi à ce moment que j’ai commencé à trier mes plateaux repas à la cantine…

La semaine qui a suivi, je me sentais triste, à tel point que mon appétit se faisait moindre. Un midi, je suis passée au self avec seulement un yaourt et une pomme. Quelle n’a pas été la réaction de mes amies ! Elles m’ont harcelée tout le repas en me disant que c’était n’importe quoi, que je ne mangeais pas assez, etc… Sur le moment, je les ai rassurées en leur disant que je n’avais pas très faim, que ça passerait et qu’il n’y avait pas à s’inquiéter. La semaine est passée (je n’ai pas plus mangé le midi), les vacances de Noël sont arrivées et même si je n’ai plus de souvenirs précis, je sais que je n’étais pas au meilleur de ma forme à ce moment.

Il y avait eu cet événement bien sur mais aussi à cette époque je détestais les vacances. Pour moi, ce n’était qu’un moment désagréable à passer, 2 semaines pendant lesquelles mes amies allaient me manquer terriblement. Je ne sais pas pourquoi je ressentais ça car pendant nos vacances, même si nous ne partions rarement loin, mes parents nous emmenaient souvent faire des activités  mon frère et moi. Là-dessus, je n’ai jamais eu à me plaindre, ils ont toujours fait beaucoup de choses avec nous, nous avions interdiction de rester collés à la télé et il était fréquent que nous partions faire de grandes promenades en vélo avec mes cousins ou encore que nous fassions des jeux de société les après-midi où il pleuvait. Pourtant, cela ne m’a pas empêché de me sentir triste à chaque fois que les vacances arrivaient et ce,  durant mes 2 dernières années de collège. C’était une sensation étrange, j’avais l’impression de passer du « tout au rien ». Le fait de rester chez moi des journées entières m’angoissait, je n’attendais que de reprendre les cours pour revoir mes amies et retrouver ma vie « normale ».

 

Après ces vacances de Noël donc, j’avais du perdre un peu de poids car mes amies m’ont fait beaucoup de réflexions. Je ne saurai dire si c’était réellement le cas car je ne me pesais pas encore à cette époque, n’étant pas préoccupée par mon poids ou ma façon de manger. Il n’empêche que si j’avais été surprise de leur réaction, cela ne m’avait pas dérangé,  je ressentais même une sorte de satisfaction, j’avais aimé sentir qu’on s’inquiétait pour moi. Pour une fois j’étais au centre des préoccupations et surtout, c’était la première fois que je me sentais appréciée. On parlait de moi et ce n’était pas pour m’humilier mais bien parce qu’on s’inquiétait, il y avait là un réel intérêt, je distinguais même de l’amour.

Evidemment je n’avais pas conscience de ce que je décris là, c’est bien plus tard, avec le recul et à force d’essayer de comprendre que j’ai réussi à me rendre compte de tout ça… 

 

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Progression
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